Récepteurs hormonaux et HER2, Cancer triple négatif et autres analyses
Récepteurs hormonaux
La mesure des récepteurs des œstrogènes et des récepteurs de la progestérone à l’intérieur des cellules cancéreuses fait partie des analyses courantes lorsqu’un cancer est trouvé lors d’une biopsie. Cette mesure est donnée en pourcentage. Plus le pourcentage est élevé, ce qui signifie qu’il y a plus de récepteurs hormonaux (RH) dans les cellules, plus le traitement hormonal sera efficace. On retrouve des récepteurs d’œstrogènes et des récepteurs de la progestérone dans la majorité des cancers infiltrants. La présence ou l’absence de ces récepteurs influence le traitement du cancer du sein.
Les récepteurs hormonaux sont principalement de 2 types: les récepteurs d’œstrogènes et les récepteurs de progestérone. Les récepteurs servent de porte d’entrée aux hormones pour accéder à la cellule. Les « anti-hormones » comme le tamoxifène bloquent les récepteurs et empêchent l’accès des hormones à la cellule. Les cellules dépourvues de récepteurs hormonaux ne seront pas sensibles à l’action de la thérapie hormonale du cancer du sein, soit le tamoxifène ou les anti-aromatases.Ainsi une tumeur dans laquelle on a identifié la présence de récepteurs hormonaux peut être traitée à l’aide d’hormonothérapie spécifique pour le cancer du sein, soit le tamoxifène ou les inhibiteurs de l’aromatase (ex: létrozole, anastrozole ou exémestane). L’utilisation de cette hormonothérapie chez les femmes porteuses d’un cancer hormonodépendant a grandement amélioré la survie de ces femmes et diminué les récidives ainsi que les cancers dans l’autre sein.
La chimiothérapie peut être utilisée en association avec l’hormonothérapie spécifique pour le cancer du sein. Des tests, comme l’Oncotype DX ont été développés pour évaluer le pronostic de la maladie et peuvent quantifier le bénéfice de la chimiothérapie chez les patientes présentant un cancer du sein RH positif, HER2 négatif, au stade précoce.
En général, les cancers présentant des récepteurs hormonaux ou appelés hormonodépendants ont une meilleure évolution.
HER 2
Environ 15 % des cancers du sein présentent une quantité plus marquée du gène HER2. Cette amplification du gène est analysée dans les cellules cancéreuses. Le pathologiste peut utiliser deux techniques (HER2, FISH) pour effectuer cette analyse. Ces cancers dans lesquels on retrouve cette surexpression du gène HER2 ont tendance à se comporter de façon plus agressive. Cependant, depuis 2005, l’utilisation d’un anticorps dirigé contre le HER2 (trastuzumab) a grandement amélioré la survie des femmes présentant ce type de cancer. Depuis d’autres médicaments semblables ont été développés.
Des recherches sont en cours, utilisant d’autres traitements ayant pour cible le HER2.
Cancer triple négatif
Lorsqu’on ne trouve aucun récepteur des œstrogènes, aucun récepteur de la progestérone et aucune trace du HER2 dans un cancer, on le nomme cancer triple négatif.
Les femmes porteuses d’une mutation au niveau du gène BRCA1 et aussi celles porteuses d’une mutation au niveau du gène BRCA2 mais moins fréquemment, présentent souvent ce type de cancer. Des mutations au niveau d’autres gènes sont aussi associées au cancer triple négatif : BARD1, PALB2, RAD51C, RAD51D. C’est pourquoi on propose un test génétique aux personnes présentant un cancer triple négatif. Par contre, ce ne sont pas toutes les personnes ayant un cancer triple négatif qui sont porteuses d’une mutation génétique.
Ces cancers tendent à être plus agressifs. La chimiothérapie est habituellement utilisée en plus de la chirurgie pour traiter les cancers triple négatif. L’hormonothérapie spécifique pour le cancer du sein n’est pas utile étant donné l’absence des récepteurs hormonaux. Des recherches sont en cours pour trouver un traitement spécifique pour ce genre de cancer, traitement qui pourrait être associé à la chimiothérapie actuellement utilisée.
Peu importe le type de cancer, la participation à des protocoles de recherche est toujours encouragée, car elle permet de bénéficier de traitements novateurs et de continuer à l’amélioration des connaissances sur le cancer du sein.
Autres analyses
Des tests génomiques qui examinent de plus près la biologie de la tumeur peuvent servir à prédire le risque de récidive dans certains cas. Ils peuvent être une option pour les personnes atteintes d’un cancer du sein ER-positif et/ou PR-positif, HER2-négatif qui ne s’est pas propagé aux ganglions lymphatiques ainsi que dans certains cas où le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques.
Certains de ces tests peuvent aider les patients et leurs médecins à décider si la chimiothérapie doit être ajoutée à l’hormonothérapie. Ces tests sont généralement effectués sur des tissus retirés lors d’une intervention chirurgicale. Le score de récidive est utilisé pour orienter les recommandations sur l’utilisation de la chimiothérapie. Il semble fournir des informations tout aussi utiles aux hommes qu’aux femmes.
Cependant, aucun de ces tests n’est actuellement recommandé pour le cancer du sein HER2 positif ou triple négatif.
Révisé le 19 juin 2024