IRM
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un examen réalisé par un appareil qui produit des ondes électromagnétiques (champ magnétique) grâce à un aimant très puissant. Il est bruyant lorsqu’il est en fonction. Tous les appareils d’IRM n’ont pas les accessoires requis pour réaliser des IRM du sein. L’examen doit être interprété par un radiologiste ayant une expertise en mammographie. Le radiologiste peut classer l’anomalie trouvée à l’IRM d’après ses caractéristiques dans une des catégories de la classification BI-RADS, ce qui lui permet de faire des recommandations de suivi ou de poursuite de l’investigation.
Si une anomalie est vue en IRM, une échographie pourra être faite pour tenter de la localiser. Si l’anomalie nécessite une biopsie et est vue uniquement en IRM, il est possible d’effectuer cette biopsie sous IRM.
Il est préférable de passer l’examen après les menstruations lorsque c’est possible, de préférence entre le 7e et le 14e jour du cycle menstruel.
Voici une image d’IRM montrant un cancer.
Les indications de l’IRM mammaire :
- L’IRM peut occasionnellement compléter l’investigation d’une mammographie anormale.
- L’IRM peut être un examen de dépistage pour les femmes à très haut risque de cancer du sein (voir le communiqué du GAM*).
*Il est à noter que le communiqué du Groupe Actions-médecins (GAM) cité ci-haut a été rédigé avant 2024, au moment où seules les femmes de 50 à 69 ans étaient invitées par le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS).
- L’IRM est également indiquée si on soupçonne la rupture d’une prothèse mammaire de silicone. Pour la recherche d’une rupture de prothèses, l’injection de gadolinium n’est pas nécessaire.
- L’IRM pourrait être une alternative à la mammographie de dépistage pour une femme dont les prothèses sont rupturées.
Les contre-indications à l’IRM sont entre autres:
- stimulateur cardiaque (pacemaker)
- défibrillateur permanent
- implants cochléaires
- corps métallique dans l’œil
- électrodes épicardiques
- grossesse
- chirurgie récente
- claustrophobie marquée
- obésité morbide.
Voici les recommandations de 2016 du MSSS concernant le dépistage par IRM :
L’IRM mammaire en surveillance active chez les femmes à haut risque
La capacité de l’IRM à détecter le cancer à un stade plus précoce a été démontrée, mais il n’y a pas de preuve suffisante dans la littérature actuelle que cette détection plus précoce a permis une réduction de la mortalité. Le praticien qui demande cet examen devrait pouvoir s’engager dans un processus de décision partagée avec la patiente et exposer les avantages, inconvénients et limites de l’examen dans ce contexte.
Les recommandations sont accompagnées d’un indicateur du niveau de preuve scientifique en fonction de ces données :
A : Essais cliniques randomisés ou méta-analyse d’essais randomisés.
B : Essais cliniques non randomisés, études de cohortes, études de cas-témoins, méta-analyses de cohortes ou de cas-témoins.
C : Consensus ou analyses d’experts sur la base de données disponibles.
IRM mammaire annuelle chez les patientes confirmées à haut risque
Une IRM de dépistage devrait être prescrite annuellement pour ces femmes à haut risque de cancer du sein :
- Gène BRCA présent chez la patiente ou des personnes apparentées au premier degré1 (B);
- Autres syndromes : Li-Fraumeni (TP53), PTEN (Cowden) ou autre syndrome à risque selon une consultation en génétique chez la patiente et personnes apparentées au premier degré1, si le risque de cancer est supérieur à 20-25 % (C);
- Patientes chez qui on évalue un risque de cancer du sein supérieur à 20-25 % selon un modèle de calcul de risque reconnu (BOADICEA, BRCAPRO), malgré une évaluation génétique négative (B);
- Patientes ayant subi une irradiation thoracique entre les âges de 10 et 30 ans; surveillance à commencer 8 ans après les traitements (C).
IRM mammaire chez les patientes présumées à haut risque (C):
En attendant une évaluation génétique formelle, une IRM peut déjà être demandée en cas d’historique familial suggérant une susceptibilité génétique sous-jacente. Il est toutefois recommandé d’en discuter avec l’équipe spécialisée en génétique-cancers familiaux ou en clinique du sein.
Voici les éléments qui peuvent évoquer une susceptibilité génétique2 :
- Mutation à risque identifiée dans la famille proche;
- Au moins 3 personnes apparentées au premier1 ou deuxième degré3 avec cancer du sein ou de l’ovaire (même branche familiale);
- Au moins 2 personnes apparentées au premier1 ou deuxième degré3 avec cancer du sein ou de l’ovaire (même branche familiale) et au moins un des facteurs de risque élevés suivants :
- une personne apparentée avec cancer du sein bilatéral;
- une personne apparentée avec cancer du sein avant 40 ans;
- une personne apparentée (homme) ayant présenté un cancer du sein;
- une personne apparentée ayant reçu à la fois un diagnostic de cancer du sein et de l’ovaire.
1 Personnes apparentées au premier degré : parents, enfants, frères et sœurs.
2 Sources : NBOCC, Classification australienne des cancers familiaux et Bennett, I. C., Muller, J., Cockburn, L., Joshua, H., Thorley, G., Baker, C., … & Gattas, M. (2010). Outcomes of multimodality breast screening for women at increased risk of familial breast cancer. World journal of surgery, 34(5), 979-986.
3 Personnes apparentées au deuxième degré : grands-parents, tantes, oncles, nièces, petites filles, neveux et petits-fils.
Il n’est pas justifié d’utiliser l’IRM mammaire sur la base des facteurs de risque isolés suivants :
- Seins denses;
- Histoire familiale augmentant légèrement le risque à < 20%
- Antécédents personnels de néoplasie lobulaire (carcinome lobulaire in situ et hyperplasie lobulaire atypique) ou d’atypies.
Quand débuter une IRM en surveillance active?
Voici les recommandations générales pour l’âge de début de l’IRM chez les femmes à haut risque de cancer du sein. L’âge exact de début doit être ajusté selon l’historique familial.
N.B. Les patientes qui font l’objet d’une surveillance IRM annuelle doivent aussi être suivies annuellement par mammographie (sauf les femmes avec syndrome de Li-Fraumeni pour qui l’exposition aux rayons X est limitée étant donné l’anomalie génétique) à partir de l’âge de 30 ans 4.
- Débuter la surveillance active à 25-30 ans s’il y a présence de la mutation BRCA1/2 (et chez les apparentées au premier degré1) (A);
- Débuter la surveillance active à 20 ans pour les patientes atteintes du syndrome Li-Fraumeni (TP53) (et chez les apparentées premier degré1) (C);
- Débuter la surveillance active à 30 ans pour les patientes à haut risque (risque supérieur à 20-25 %) sans évaluation génétique formelle (C);
- Débuter la surveillance active 8 ans après la fin des traitements pour les patientes ayant reçu une radiothérapie médiastinale entre les âges de 10 et 30 ans(C).
4 Il n’y a pas de consensus international concernant l’âge de début de la mammographie
Quand arrêter la surveillance active?
La surveillance active par IRM annuelle cesse à 69 ans pour toutes les femmes à haut risque, peu importe la densité mammaire (C).
Vous trouverez de l’information générale sur l’IRM mammaire disponible pour les femmes sur notre site :
Informations pour les professionnels :
- L’IRM mammaire en 1re ligne: prescrire ou non?
(Réalisé par Francine Borduas MD, Jocelyne Chiquette MD et Louise Moreault MD du Groupe Actions-Médecins de la Direction régionale de santé publique de la Capitale-Nationale, Avril 2018) - L’usage de l’IRM lors du diagnostic et du traitement du cancer du sein (INESS) :
- Pour les diverses indications d’IRM en dépistage, vous pouvez consulter :
Révisé le 1er août 2024